Le matin on avais rendez-vous pour faire un tour du campus, et nous souhaiter la bienvenue, mais aussi nous expliquer comment tout se passe ici.
Ce qu'il faut bien voir c'est que c'est aujourd'hui la Rentrée... Donc ce matin il y avait du monde partout. Une vrai fourmilière.
A 14h j'ai eu mon premier cours, nous sommens une 20 sur cette option, dont 5 Etrangers et je suis le seul Français.
Voici un article interréssant qui peut nous éclairer sur le fonctionnement de l'Education aux USA sur fond d'Election Presidentielle
Famille républicaine traditionnelle, Fred et Barrie Roberts détaillent leurs dépenses : des frais de scolarité des enfants aux cotisations de santé, en passant par les achats quotidiens. Plongée dans l’intimité de la classe moyenne supérieure américaine.
Les Roberts habitent une petite maison tranquille en pleine forêt, à quelques miles de Dover, en plein cœur de la Pennsylvanie. Les branches des arbres frôlent les murs. Un épicéa qui domine la maison sème ses épines sur le balcon de bois. Une petite clairière sert de parking aux six voitures du couple et de leurs trois enfants : une Buick, deux Volvo, une Chevrolet, un 4 x 4 et un minibus. «On avait acheté le minibus pour amener les vélos à la plage, mais on n’en a plus vraiment besoin. Il faudrait qu’on s’en débarrasse, de même que de la Chevrolet qui ne nous sert plus à rien», dit Barrie, 57 ans, en retapant sa mise en plis. «On achète toutes nos voitures d’occasion, note Fred, son mari, 58 ans. On économise pas mal comme ça. Pas tellement par nécessité, mais par principe. Pourquoi dépenser davantage ?» Les Roberts ont accepté de parler sans détour de leur budget, qu’ils n’ont jamais dévoilé jusqu’alors, même aux membres les plus proches de leur famille. Fred va jusqu’à inscrire le montant des impôts qu’il paie sur un bout de papier, afin que sa fille, qui fait cuire des biscuits à côté, n’entende pas. Ce témoignage pris au hasard, unique en soi, est une fenêtre ouverte sur une famille américaine, ni plus ni moins.
Fred vote toujours républicain. Il penche pour le sénateur John McCain, à la présidentielle de 2008. «Le gouvernement fédéral doit intervenir le moins possible dans la vie des gens et prélever le moins possible d’impôts, croit-il, sinon on aboutit à une énorme bureaucratie inefficace.» Barrie partage cette vision de droite. Elle croit en «l’initiative individuelle, même si certaines personnes ont besoin d’être aidées». Pourtant, cette fois, elle hésite et votera peut-être démocrate.
Les Roberts sont loin de tirer la langue. Fred est patron d’une entreprise d’une quarantaine d’employés qui vend des emballages. C’est son père, d’origine irlandaise, qui l’a fondée au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, «dans une vieille ferme qui n’avait pas l’eau courante». L’entreprise familiale a prospéré. «Elle doit valoir aujourd’hui 4 ou 5 millions de dollars» (entre 2,75 et 3,5 millions d’euros), juge Fred qui possède 51 % des parts. Son père, âgé de 88 ans, dispose des 49 % restants. Fred gagne autour de 300 000 dollars (environ 205 000 euros) par an. Il en donne un tiers aux impôts fédéraux, qui lui prélèvent le pourcentage maximum : 35 % de ses revenus. L’Etat de Pennsylvanie ponctionne 3 % supplémentaires, soit environ 9 000 dollars. Il doit aussi payer les impôts sur le revenu de Dover, l’une des rares municipalités américaines à imposer ses administrés sur ce qu’ils gagnent et la valeur de leur propriété. Cette taxe sert presque en totalité à financer l’école secondaire de la ville. Les Roberts doivent, pour ça, s’acquitter encore de 7 500 dollars chaque année.
«Le plus cher, c’est l’université des enfants»
Leur maison, achetée 35 000 dollars en 1976, a été agrandie depuis. Elle vaudrait aujourd’hui 300 000 dollars. Ils possèdent aussi une petite demeure sur la plage, dans le New Jersey, évaluée à 500 000 dollars. L’immobilier ayant pris beaucoup de valeur depuis six ans, nombre d’Américains en ont profité pour hypothéquer leurs biens afin d’améliorer leur niveau de vie. La chute du marché amorcée depuis un an, en raison de la crise des subprimes, n’a pas été à l’avantage de ces imprudents emprunteurs. Les Roberts, eux, n’ont pas cédé à la tentation. «On vit simplement et on aime bien vivre comme ça. On n’a que des vieilles télévisions à la maison. Notre seul écran plat est minuscule.»
Chez les Roberts, on n’aime pas l’ostentation. Hormis le surplus d’automobiles dans la cour et la petite nature morte peinte par un artiste local accrochée à un mur, la maison est dépourvue du moindre luxe. A l’inverse de beaucoup de leurs compatriotes, excessifs en la matière, ils n’ont pratiquement aucune dette. «On possède deux maisons, et pour le reste on a les moyens de payer rubis sur l’ongle, alors on le fait. Nos enfants ont des cartes de crédit, mais c’est pour se bâtir une réputation de solvabilité auprès des banques.» Aux Etats-Unis, les organismes bancaires jugent de la capacité d’emprunter uniquement sur le passé du client : elles ne prêtent qu’à ceux qui prouvent qu’ils ont déjà remboursé un prêt. Paradoxalement, plus un client emprunte, plus il est considéré solvable, même si sa dette s’envole.
Où les Roberts dépensent-ils les 190 000 dollars annuels qui leur restent après impôts ? «Ce qui nous revient le plus cher, c’est l’université des enfants», dit Barrie, les coudes appuyés sur la table de la cuisine. Arre, la fille aînée de 25 ans, est en sixième année d’université à New York, où elle étudie le théâtre. Chaque année scolaire coûte 40 000 dollars (27 500 euros). «Ces deux dernières années, Arre a décidé qu’elle paierait elle-même ses études», précise sa mère, ce qu’elle fait en donnant des cours à d’autres étudiants. Même tarif, 40 000 dollars par an, pour Danny, 23 ans, qui étudie le business à Philadelphie. «J’espère qu’il va prendre ma suite, dit Fred, mais je ne le pousse pas non plus dans cette direction.» Cathy, 19 ans, est en première année d’université, où elle étudie l’art. Tarif : 41 000 dollars par année. «Les emprunts à taux préférentiels accordés aux étudiants par le gouvernement fédéralsont tout de même à 6 % par an, ce qui est beaucoup, grimace Fred. Dans le même temps, les universités ne cessent d’augmenter leurs prix. Pour beaucoup de gens, ça devient inabordable.» Fred, lui, paie cash. Les sommes qu’il consacre à l’éducation de ses trois enfants ne sont pas déductibles d’impôts. En six ans, le couple estime avoir déjà dépensé autour de 300 000 dollars en frais de scolarité universitaire. Aucun de leurs enfants n’a bénéficié d’une bourse. Celles-ci sont assez fréquemment accordées aux étudiants issus de familles aux revenus plus modestes. Réservées aux mieux notés, elles peuvent couvrir la moitié, les trois quarts, voire la totalité des frais de scolarité.
«Je ne me plains pas»
La santé n’est pas un poste de dépense élevé pour les Roberts. «Nous bénéficions du régime d’assurance-maladie de notre entreprise, qui couvre les employés et leurs familles», explique Fred. L’entreprise paie 80 % du coût de cette assurance privée, l’employé 20 %. Ce partage des charges, très avantageux, est plutôt rare aux Etats-Unis, où chaque entreprise a un système différent. «Ça nous revient à 1 500 dollars par an et par personne, dit Barrie, et on a toujours été très bien remboursés. En vingt-cinq ans, on a tout de même eu 19 interventions chirurgicales dans la famille !» Le remboursement n’est jamais intégral, mais le reliquat est «abordable». «Si je perdais mon emploi, modère Fred, et devais payer une assurance individuelle, à mon âge, ça me coûterait sans doute dans les 12 000 dollars par an.»
Leur police d’assurance plafonne les dépenses à 2 millions de dollars, et c’est suffisant malgré le coût élevé des hôpitaux américains, estime Fred. «Mes deux frères, qui sont médecins, pensent que les coûts de santé élevés sont le fait des avocats qui cherchent par tous les moyens à attaquer en justice les médecins. Ceux-ci sont contraints de multiplier les tests médicaux pour se couvrir, ce qui fait grimper les factures. Il y a bien sûr aussi le fait que le gouvernement interdise l’importation de médicaments étrangers moins chers afin de protéger la recherche pharmaceutique.» Petit chef d’entreprise, Fred reconnaît qu’il ne couvre pas l’assurance-santé de ses employés à mi-temps - une pratique souvent reprochée au géant du supermarché Wal-Mart. «Oui mais chez Wal-Mart, se défend-il, ils ont des armées d’employés à mi-temps, alors que nous on en a que deux.»
Fred arbore la mine sévère de l’homme d’affaires préoccupé. Il ne prend pas beaucoup de vacances : trois semaines par an. «C’est la règle que j’ai instaurée dans l’entreprise, alors je la suis.» Ses employés bénéficient au départ d’une semaine par an, puis deux, et finalement trois au bout de dix ans. «Il y a aussi cinq jours d’arrêt maladie facultatifs, alors ça fait presque un mois en tout», plaide Fred. Comme ailleurs aux Etats-Unis, le fonds de retraite est payé pour moitié par l’employé (7,5 % du salaire) et pour moitié par l’entreprise. «Bush voulait privatiser les cotisations de retraite, mais ça a échoué, car tout le monde se méfiait et à raison», note-t-il. Fred cotise néanmoins parallèlement à un fonds privé de retraite depuis quinze ans. Cette année, il y mettra 20 000 dollars. D’un montant cumulé de 600 000 dollars, le fonds devrait s’élever à 1,5 million de dollars lorsque Fred atteindra les 65 ans. «La crise des subprimes a fait baisser le taux d’intérêt cette année, mais il s’est tout de même maintenu à 12 %. Donc je ne me plains pas.»
«En Europe, vous donnez très peu»
Les dépenses quotidiennes n’entament pas beaucoup le budget des Roberts. Que ce soit le chauffage (700 dollars par mois en fuel et électricité), l’alimentation (1 300 dollars mensuels pour trois personnes) ou l’essence. «Le prix du carburant [0,80 dollar le litre, ndlr] ne nous a jamais empêchés de faire ce qu’on voulait», dit Barrie. «On ne vit pas de manière extravagante comme le font ceux qui vivent à crédit. Nous, on préfère économiser.» Les Roberts donnent beaucoup aussi. Aux ONG - United Ways, Croix-Rouge, Care - ainsi qu’à l’université où ils se sont rencontrés lorsqu’ils étaient étudiants. Cette année ils ont en tout donné 15 000 dollars, déductibles des impôts. «Quand on n’avait pas à payer l’éducation des enfants, on donnait 20 000 dollars par an», dit Barrie. «Pourquoi ? Parce qu’on croit dans l’effort collectif et que c’est important de rendre une partie de ce qu’on gagne aux gens autour de nous. Les Américains sont très traditionnels et très ancrés dans leur terroir et leur communauté… J’ai lu qu’en Europe les gens donnaient très peu, et ça m’a étonné», remarque Fred. Ils donnent aussi à leur Eglise. «Très peu, confie Barrie, 1 500 dollars par année.» Elle dit «très peu», car certains voisins offrent jusqu’à 10 % de leurs revenus à leur paroisse. Ni Fred ni Barrie ne sont vraiment pratiquants, leur foi étant éclectique. «Notre Eglise est "unitaire", ce qui signifie qu’elle mélange toutes les croyances.» Quand on démontre à Barrie que le revenu médian d’une famille américaine est de 55 000 dollars par an, moins du cinquième de ce qu’ils gagnent, elle s’étonne et répond : «Je me sens coupable, vraiment.»
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